BLUMHOUSE REJOINT L'ÈRE DES BOÎTES DE PROD. EN VEDETTE

A24 et Annapurna sont deux exemples clairs que non seulement les réalisateurs peuvent avoir un tampon d'auteur, mais que les boîtes de production peuvent aussi fièrement le posséder… Blumhouse est-elle alors la dernière boîte de prod. à rejoindre cette liste ?

La Nouvelle Vague française nous a fait découvrir une théorie des auteurs qui est aujourd'hui plus actuelle que jamais. Après tout, en plus des premières de films à travers le monde, il y a tout un circuit de festival dédié à rendre hommage à tout un groupe de réalisateurs dont les signes d'identité d'auteur ne font aucun doute. Et, curieusement, plutôt que de se dissoudre et de disparaître, cette théorie des auteurs s'élargit et s'adapte aux temps modernes.

Soudainement, un auteur n'a pas à être exclusivement réalisateur, mais le récent bombardement de boîtes de production comme A24 ou Annapurna a soulevé une question particulièrement éloquente : Une boîte de production peut-elle être considérée comme autrice ? Car, de manière incontestable, les deux cas mentionnés présentent un imaginaire concret. Et la dernière à rejoindre cette liste a été Blumhouse, une entreprise qui (bizarrement... ou non) vient également des films d'horreur. On pourrait alors se lancer dans une tirade sur la façon dont l'horreur est le bastion final de l'auteur du XXIème siècle, mais nous ferions mieux de laisser ce débat pour une autre fois et de nous concentrer sur l'examen du cas solvable du producteur de Jason Blum qui, dès le début de son aventure, était clair quant à ce dans quoi Blumhouse allait se spécialiser : high-quality micro-budget films .

En d'autres termes : des films avec de petits budgets mais de haute qualité. Blum a su broder cette relation inversement proportionnelle entre budget et qualité : en mettant les films entre les mains d'auteurs intéressants et en leur donnant carte blanche pour que leurs créations volent haut. Ses deux premières productions, Paranormal Activy et Insidous, ont éclaté au box-office. Et, à partir de là, le label Blumhouse a contribué au succès immédiat de films tels que The Purge, The Green Inferno, Get Out ou les dernières œuvres de M. Night Shyamalan. Une véritable exploration dans un cinéma d'horreur où l'auteur et le non-sens sont deux concepts compatibles, une philosophie qui s'est également étendue à des productions loin de l'horreur comme le très acclamé Whiplash (qui a ébloui Damien Chazelle avant le succès de La La Land) ou BlacKkKlansman (qui a approché Spike Lee des Oscars).

Blumhouse a non seulement ouvert sa propre maison hantée (c'est-à-dire son propre parc à thème) à Los Angeles, mais, en 2014, a aussi signé un accord de dix ans avec Universal afin que les maigres budgets mentionnés ci-dessus ne soient pas si dérisoires. Cette entente cordiale s'est traduite en un nouveau pack de premières qui ont déjà atteint des box-office dans le monde entier. Cette année, Blumhouse a déjà misé sur la collection avec Fantasy Island (basée sur la série mythique des années 80) et une nouvelle version de The Invisible Man. Et tout cela avec une vision plus amusante et moins misérable que celle de, prenons un exemple, A24. Parce que, parfois, un peu (ou beaucoup) de plaisanteries est apprécié. Et Jason Blum est le premier qui semble en être conscient.

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